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Voici la chronique de "Passager vers l'enfer" écrite par Laurent Greusard :

Des vacances paradisiaques

Premier roman de Lionel Camy, Passager vers l’enfer est avant tout une réussite stylistique. Le texte restitue avec brio l’atmosphère générale d’un cauchemar, rendu avec force. Car c’est bien d’un cauchemar qu’il s’agit. Un cauchemar à plusieurs sens. Tout d’abord, d’un point de vue de l’intrigue : Eliot part en vacances sur une île perdue au large de la Thaïlande, mais le bateau qui l’emmène avec quelques autres passagers coule, et les survivants trouvent refuge sur une plate-forme pétrolière abandonnée. Comment survivre sans eau et sans nourriture ? Les profondeurs de la plate-forme abritent-elles des formes de vie mêmes étranges ? L’horreur n’est jamais loin, et le tout est raconté entre réalisme et rapidité, comme cela se passe dans un cauchemar. Mais c’est aussi un cauchemar dans le sens où le roman malgré sa dénomination de thriller lorgne également (et de bonne façon) du côté du fantastique : Eliot vit-il réellement ce qu’il raconte ? Est-il déjà en enfer ? Au milieu du roman, le texte survivaliste bascule dans un rappel des mythes thaïlandais et des possibilités de devenir un esprit maléfique, un pur sorcier, tout en restant d’une logique implacable, ouvrant des pistes d’un court trait de plume. Eliot, lorsqu’il peut quitter la plate-forme, téléphone à sa mère et lui laisse un message sur son répondeur. Quelques chapitres plus loin, un court passage évoque une vieille dame qui regarde son répondeur vide, puis la photo de son fils alors enfant. De nombreuses questions défilent en masse : est-ce Eliot ? Est-il mort enfant ? A-t-elle reçu un message annonçant sa mort en Thaïlande ? Tout le roman oscille ainsi, du début à la fin, entre préoccupations éminemment pratiques comme essayer de conserver de l’eau sur une surface vide et soumise au soleil, et angoisses métaphysiques où chacun pourra lire des métaphores sur les aventures. L’ensemble est maîtrisé du début à la fin, de manière très cinématographique pour constituer un premier essai très prometteur.

Debout autour d'Eliot et du moine, les autres naufragés fixaient le corps en silence, aussi livides qu'eux. Une vie. C'était le tarif de groupe à payer pour trouver asile sur le site.

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