Le 1er avril 2013, Kris Kremers, et Lisanne Froon, deux jeunes Hollandaises en voyage au Panama, ont disparu lors d’une randonnée dans des circonstances cauchemardesques. Lionel vous raconte leur tragique histoire. Après avoir présenté les faits, il vous présente des analyses et théories pour tenter d’apporter un peu de lumière sur cette affaire qu’il considère comme étant toujours non élucidée à ce jour…
Mon intime conviction est qu’il s’agit d’un accident. Voici le scénario des évènements tels que je les imagine. Bonne lecture à vous :
Nous savons que la veille de la randonnée, Kris tape sur google les mots clés « cascade cachée » et « el Pianista ». Lors de leur randonnée, les jeunes femmes continuent donc leur chemin après le Mirador, passage obligé pour accéder à la cascade, leur objectif final (probablement celle-ci : https://www.explore-share.com/trip/half-day-hike-lost-waterfalls-boquete-panama).
Légèrement vêtues et n’ayant emporté des provisions que pour la journée, elles estiment revenir avant la tombée de la nuit.
Pour accéder à la cascade, elles quittent le sentier. La photo 508, dont l’endroit précis n’a jamais été localisé, en est la preuve. Les minutes passent et elles finissent par trouver la chute d’eau. Elles se dirigent vers son sommet pour réaliser de nouvelles photos.
Elles se mettent en position pour prendre un selfie ensemble. Il s’agit d’une vue plongeante où elles apparaîtront dos à la cascade. La photographe (sûrement Lisanne) s’apprête à appuyer sur le déclencheur de l’appareil photo quand l’une d’elles perd soudain l’équilibre, entraînant l’autre dans une chute de plusieurs mètres. Lors de l’impact, l’appareil crée « l’empreinte » d’une photo sans la prendre (la fameuse photo 509). Les hollandaises se retrouvent bloquées sur une plateforme naturelle à plusieurs mètres au-dessus du niveau de la rivière. Kris a une côte cassée et Lisanne une fracture au pied (probablement ouverte).
Elles tentent d’appeler les secours mais il n’y a pas de réseau. Comprenant que leur localisation hors sentier compliquera leur recherche, les deux amies décident d’économiser la batterie de leur téléphone en les éteignant.
Les jours passent et les secours ne les ont pas trouvées. Le 3 avril, un nouveau drame survient : Kris, qui est allongée, se fait mordre à la nuque par un serpent vénimeux (la photo 580 montre deux gros points noirs à sa base). Elle décède quelques heures plus tard à côté de son amie.
Pour se débarrasser du serpent, Lisanne crée un « filet de pêche improvisé » à l’aide d’une petite branche/brindille et d’un sac plastique rouge. Elle l’emprisonne dans le sac puis le jette au loin. Le sac est fragile et en se débattant, l’animal le déchire (c’est la photo 550).
Lisanne prend la lourde décision de laisser son téléphone allumé toute la nuit du 3 au 4 dans l’espoir d’être géolocalisée par les secours. En vain … La batterie du Samsung se vide complètement. Les jours suivants, elle tente d’utiliser le téléphone de Kris mais ne connaît pas son code PIN. Elle le met en route de temps en temps toujours dans le but erroné d’être géolocalisée.
Pour être vue des secours aériens, elle dispose du papier toilettes près d’elle et écrit le mot « SOS ». Le couvercle d’une boîte de Pringles et du papier de chewing gum sont également mis face au ciel car ils réfléchissent les rayons du soleil.
Les jours passent et Lisanne est à bout de force, incapable de se lever. Seule l’eau de la cascade (non potable) est à portée de mains.
Dans la nuit du 7 au 8 avril, alors qu’elle est toujours couchée à côté de son amie, elle est réveillée par le bruit ou la lumière de fusées éclairantes de l’équipe de secours (voir cette vidéo qui l’indique : https://www.youtube.com/watch?v=w-76aNerxwM&list=WL&t=1354s). Epuisée et incapable de se lever, Lisanne tente de signaler sa présence en criant mais n’obtient aucune réponse à ses appels à l’aide. Elle se saisit de l’appareil photo, le dirige en direction du ciel et déclenche le flash à plusieurs reprises. Dans la précipitation, une première photo de l’arrière de la tête de Kris dont le corps git à ses côtés est prise par accident. A noter que si les cheveux de Kris paraissent propres c’est en raison de la forte luminosité du flash qui modifie leur reflet.
Lisanne appuie continuellement sur le déclencheur de l’appareil qui met de plus en plus de temps à se déclencher … jusqu’à ce qu’il cesse de fonctionner. Ses efforts sont inutiles : malgré plusieurs heures d’efforts, personne n’a remarqué sa présence. Une fois l’appareil éteint, elle le remet dans le sac à dos et le dispose sous une paroi rocheuse inclinée afin de le protéger des intempéries.
Sur les photos dîtes « de nuit », on peut remarquer un cours d’eau, de nombreuses gouttes (prises à tort pour de la pluie mais remarquez qu’elle n’est pas présente sur l’intégralité de l’image) ainsi qu’une paroi rocheuse que l’eau a lissée.
Lisanne décède quelques jours plus tard soit des suites de sa fracture soit d’hypothermie à cause des températures nocturnes basses (environ 10 degrés). Des animaux carnivores (rapaces ou jaguars fréquents dans la région) font leur apparition et tirent les corps dans l’eau. Ces derniers, sont disloqués et entraînés sur des kilomètres.
Quelques semaines plus tard, un membre de la tribu NGOBE aperçoit le sac à dos et l’apporte à son village. Il est alors décidé de le poser près de la rivière où il est été retrouvé le lendemain.